du 14 au 17 avril 2022
Paysage rural typique de l'Alentejo (Beja)
Les paysages portugais sont typiques de l'Europe du Sud et la vie s'y déroule à un rythme particulièrement doux et agréable. Si le climat est plutôt clément tout au long de l'année, la période la plus propice pour les orchidées est sans doute le mois d'avril car on peut y observer 4 espèces quasi endémiques (Op. fusca, Op. vernixia ou lusitanica, Op. algarvensis et S. perez-chiscanoi)
65 espèces d'orchidées ont été répertoriées au Portugal continental mais la liste n'est probablement pas figée comme en témoigne les récentes descriptions d'Ophrys pintoi ou d'Ophrys lenae.
Notre séjour ne nous a pas permis de découvrir beaucoup de plantes. Compte tenu du peu de temps sur place (seulement 4 jours), nous nous sommes concentrés sur 3 régions : l'Algarve au sud, les environs d'Alvito au centre de la région d'Alentejo et enfin le parc naturel de l'Arrábida au sud de Lisbonne.
Depuis Lisbonne, il faut environ 2h30 pour atteindre Loulé, la principale ville du « Barrocal ». Cette région naturelle située entre la côte et les montagnes de l'Algarve, se compose de plaines et de collines formées d'argile et de calcaire (en Portugais "barro" signifie argile et "cal" signifie chaux). La végétation est typique du maquis méditerranéen avec la prédominance du chêne vert, de l'olivier, du ciste, du romarin, du thym, de la lavande et d'autres arbres (amandiers, caroubiers, figuiers, orangers et arbousiers). Le Barrocal est aussi l'une des régions du Portugal où on trouve la plus grande diversité d'orchidées.
Une rue commerçante dans le centre de Faro |
Carte de situation Les principales régions visitées sont indiquées en rouge |
En Algarve, un des sites remarquables pour les amateurs de nature sauvage est la Fonte da Benémola. Il s'agit d'une zone de sources naturelles située à une dizaine de km au nord de Loulé. Un circuit pédestre de 4,5 km longe la rivière et permet d'observer de nombreuses espèces de plantes et d'oiseaux. Le site abrite une longue liste d'orchidées dont quelques endémiques du Portugal.
Panneau au départ du sentier de la Fonte da Benémola
Dès les premiers mètres sur le sentier, on peut observer Ophrys speculum, Op. lutea, Op. picta, et surtout de nombreux Ophrys vernixia en pleine floraison. Plus rares sont les Orchis anthropophora ou Orchis italica qui, à cette période, sont en fin de floraison. Chemin faisant, il est possible d'apercevoir Cephalanthera longifolia, Serapias parviflora, Anacamptis morio, Epipactis lusitanica (en bouton). Parmi les autres espèces d'orchidées répertoriées sur ce site figurent aussi Ophrys dyris, Op. bombyliflora, Op. fusca, Op. algarvensis, Op. marmorata, Op. scolopax, Op. apifera et Serapias strictiflora.
Quelques plantes de la Fonte da Benémola - les noms des espèces apparaissent lorsqu'on place le pointeur sur les photos
Les autres stations que nous avons visitées sont principalement situées entre Loulé et Santa Catarina da Fonte do Bispo, le long de la N270. Si certaines sont d'un accès aisé, d'autres sont parfois plus difficiles à explorer. On marche dans des zones de garrigue escarpée à travers buissons et broussailles mais c'est parfois le prix à payer pour voir le rare Ophrys algarvensis, un taxon décrit de cette région et qui s'apparente à Ophrys dyris. Ce dernier est également présent mais des pieds bien caractéristiques restent rares.
À cette période, les nombreux Ophrys bombyliflora et Op. speculum sont déjà fanés et les Ophrys picta et Orchis italica sont sur la fin. Ophrys apifera montre ses premières fleurs. Dans certaines zones ombragées, nous pouvons aussi apercevoir Epipactis helleborine.
Entre Loulé et Santa Catarina da Fonte do Bispo - les noms des espèces apparaissent lorsqu'on place le pointeur sur les photos
Pastoralisme dans le Barrocal (Loulé)
Nous quittons la région de Loulé pour rejoindre Faro puis la côte jusqu'à Lagos. Cette région littorale est l'une des plus touristiques du Portugal et d'Europe, grâce à ses plages somptueuses et son patrimoine historique. L'urbanisation y est nettement plus concentrée qu'à l'intérieur des terres.
Dans les rues d'Albufeira
Lagos - Praia da Boneca
Lagos - Praia de Dona Ana
Depuis la ville de Vila do Bispo à l'ouest de Lagos, nous empruntons la N268 qui remonte vers Aljezur. Peu après le Parc de Merendas, dans des bois clairs d’Eucalyptus coupés de larges friches humides, nous trouvons d'impressionnantes populations de Serapias. Nous identifions S. parviflora (dont des formes vertes), S. strictiflora et peut-être la variété S. strictiflora var. elsae dont les fleurs sont plus larges que le type et enfin S. cordigera avec des fleurs plus petites et un épichile moins cordiforme que d'habitude. Ces dernières plantes pourraient correspondre à Serapias cordigera subsp. gentilii, une sous-espèce décrite du Portugal et de l’Estrémadure espagnole. A noter aussi la présence de quelques narcisses bulbocodium.
Le genre Serapias est particulièrement bien représenté en Algarve avec 4 espèces principales et 2 variantes locales (S. elsae, S. cordigera var. gentilii)
sans compter les hybrides qui ne manquent pas de compliquer les identifications
À Aljezur, nous prenons la N267 en direction de Marmalete et Monchique. Nous ne trouvons aucun Epipactis lusitanica, pourtant signalé sur les bas-côtés. Nous retrouvons Serapias strictiflora dont quelques pieds pouvant correspondre à la variété elsae mais c'est à peu près tout. D'une manière générale, les données dont nous disposons sont anciennes et de nombreuses stations répertoriées dans les comptes rendus s'avèrent décevantes, voire détruites à la suite d'arrachages ou de nettoyage pour lutter contre les incendies.
Forêt de chênes liège dans les environs de Marmelete
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