Islande (du 9 au 24 juillet 2017)
A l'est de Vík, le paysage est dominé par l'immense calotte glaciaire du glacier Vatnajökull (8300 km²). Tout au sud du glacier, le parc de Skaftafell est une oasis de verdure coincée entre les langues glaciaires et les vastes plaines alluviales composées de sable et de gravier. Ce parc national, qui fut créé en 1964, est le deuxième par sa superficie, après celui de Þingvellir. Des sentiers permettent aux promeneurs d'accéder à de nombreux lieux et panoramas remarquables tels que la vallée glaciaire de Mórsárdalur, la cascade de Svartifoss entourée d'orgues basaltiques, l'aiguille de Kristínartindar...
Le Hvannadalshnjúkur (2110 m), au sud du glacier Vatnajökull, constitue le point culminant de l'Islande (Parc de Skaftafell)
Cascade de Svartifoss (Parc de Skaftafell)
Les pelouses au-delà de la cascade Svartifoss abritent une petite Platanthère, relativement commune en Islande : Platanthera hyperborea. Cette espèce des contrées boréales est une proche cousine des Platanthères nord-américaines Pla. huronensis et Pla. aquilonis. Elle pousse en pleine lumière et colonise des milieux diversifiés (toundra arctique, bord de rivières, landes ...)
Platanthera hyperborea (Parc de Skaftafell)
Platanthera hyperborea |
Platanthera hyperborea |
Carte de répartition de Platanthera hyperborea (source IINH) |
Thym arctique (Thymus praecox ssp. arcticus) |
Une autre espèce d'orchidée que l'on peut apercevoir dans cette région est le Pseudorchis straminea, qui se distingue de Pseudorchis albida par son allure plus trapue et sa coloration jaune.
Le parc de Skaftafell abrite aussi une des rares stations islandaises de Listera ovata. Celle plante, relativement commune chez nous, s'approche ici de sa limite septentrionale.
Pseudorchis straminea |
Listera ovata |
Carte de répartition de Pseudorchis straminea (source IINH) |
Carte de répartition de Listera ovata (source IINH) |
Vers Sjónarnípa (Parc de Skaftafell)
A l'Est du parc de Skaftafell, se situe la lagune glaciaire de Jökulsárlón. Ses eaux bleues paisibles sont parsemées d'icebergs se détachant du front du glacier Vatnajökull, plus précisément de la langue du Breiðamerkurjökull. Les couleurs de ces petits icebergs vont du turquoise au bleu foncé, en passant par le jaune qui vient du sulfure volcanique, le noir qui vient de la cendre des volcans et le blanc en plusieurs nuances. Ce spectacle étonnant fournit le décor à des images insolites.
Jökulsárlón
La lagune s'écoule ensuite par un petit chenal vers l'océan Atlantique, abandonnant au passage des morceaux de glace sur une plage de sable noir.
Blocs de glace échoués sur la plage (Jökulsárlón)
A cette période de l'année, la vie marine bat son plein avec les sternes arctiques qui s'activent pour nourrir leurs petits.
Sternes arctiques (Jökulsárlón)
A l'intérieur des terres, dans les prairies et les alpages, on peut observer des espèces végétales intéressantes comme la benoîte des ruisseaux, la dyrade à huit pétales, le seigle de mer, la fléole des prés, la grassette, la lychnis des Alpes, le populage des marais, la saxifrage pyramidale, le silène dioïque, le silène maritime, le trolle d’Europe et le vulpin des prés, la bartasie alpine, la campanule à feuilles rondes et le silène acaule, l’angélique verte, les centaurées, les céraistes, le cranson arctique, les cytises, l’épilobe arctique, le gaillet, la gentiane des neiges, le géranium des bois, les joncs, la myrtille, l’orpin rose, le pavot d’Islande, le pourpier de mer, la roquette de mer et le thym arctique.
Quelques représentants de la flore islandaise
Pour empêcher la désertification et fertiliser les sols, les islandais ont semé quantité de graines de lupins d’Alaska. Par endroit, cette plante semble avoir envahi la lande en formant de vastes tapis violets à l’approche de l’été.
Champ de lupins (région de Kjölur)
En Islande, la forêt est quasi absente des paysages. Ce ne fut pas toujours le cas et on estime même qu'elle recouvrait 30% du territoire au début de la colonisation viking. Au cours des siècles, l'homme a exploité le bois comme matériau de construction et comme combustible. Parallèlement, le développement de l'élevage a entrainé un surpâturage néfaste au renouvellement de la flore et a amplifié le déclin de la forêt. Enfin, le rude climat a encore davantage compliqué la vie et l’implantation des arbres en Islande. Depuis quelques années cependant, les islandais ont entrepris de reboiser leur territoire en plantant des espèces indigènes (bouleau pubescent) ou importées (bouleau blanc, mélèze de Sibérie, aulne, épicéa). On peut ainsi trouver des forêts denses de conifères pouvant atteindre 20 m de haut, dans les vallées abritées du vent et sur quelques versants de montagne.