Du 10 au 17 avril 2010
Le paysage dans le sud de l’île est caractérisé par le vert sombre des innombrables arbres à mastic (Pistacia lentiscus var. chia) qui est considéré comme une sorte de merveille botanique car il sécrète une résine naturelle précieuse.
Sur Chios, cette résine aromatique est cultivée depuis l'antiquité. Utilisée en pâtisserie ou dans des boissons comme l'ouzo, elle conjugue des arômes de miel, de pin, de vanille mais aussi de menthol. Ses vertus font depuis des siècles les délices de l'Orient. Si le lentisque pousse dans d'autres contrées, du Portugal à l'Iran, celui baptisé "chia", uniquement cultivé au sud de Chios, a la réputation de fournir la résine la plus pure et la plus agréablement parfumée. Le fruit d'un terroir, d'un microclimat et surtout d'un savoir-faire ancestral, suffisamment unique pour que l'Unesco l'ait inscrit, en 2014, au patrimoine culturel de l'humanité. La récolte consiste d'abord à pratiquer des entailles sur le tronc, par où s'écoule une sève visqueuse qui tombe en gouttes sur le sol dégagé au pied de l'arbre. Laissées à sécher au sol, ces larmes de mastic sont ensuite ramassées, nettoyées et triées avant d'être apportées à la coopérative chargée de son conditionnement.
Aujourd'hui, la résine est aussi utilisée dans des produits pour la pharmacopée et l'île tire une partie de sa richesse de son exploitation. On la trouve dans les crèmes médicinales et cosmétiques ou dans la fabrication de peintures et de vernis.
Pistachiers lentisques (avril 2010)
Les 20 localités du sud de l'île, appelées "mastichochoria" (Μαστιχοχώρια) tirent leur nom de cette substance. Nichés dans les collines, ces villages médiévaux du mastic ont été construits comme des forteresses pour se protéger des invasions. Une promenade à travers les rues étroites de Mesta, le long des maisons pittoresques en pierre reliées par des arches, est comme un voyage dans le temps. Le village de Pyrgi est célèbre pour ses murs décorés de motifs géométriques en noir et blanc. Cet effet est obtenu par la superposition d'une couche de chaux sur un enduit à base de sable noir.
Pyrgi (avril 2010)
Dans le nord de l'île se trouve le mont Pelineon qui culmine à 1297 m d'altitude. C'est dans cette région qu'a été décrit en 2007 l'Ophrys pelinaea, qui appartient au groupe attaviria.
Ophrys pelinaea - Viki (14.04.10)
La visite de ces sites d'altitude nous a permis de voir d'autres cortèges de fleurs. A commencer par le très bel Ophrys reinholdii et le petit Ophrys dodekanensis avec son périanthe rejeté en arrière.
Ophrys reinholdii - Viki, Mont Pelineon (14.04.10)
Ophrys dodekanensis - Viki, Mont Pelineon (14.04.10)
L’Ophrys minutula, que l’on rencontre sur les îles de Chios, Lesbos et Samos, se caractérise principalement par sa petite taille (la longueur du labelle sur les specimens représentés ci-dessous est d'environ 6 mm).
Ophrys minutula - Olymbi (12.04.10) / Nea Moni (16.04.10)
L’Ophrys calypsus, que l’on rencontre sur de nombreuses îles égéennes est un taxon variable. Sur Chios, la forme la plus fréquente correspond à la variété scolpoxoides.
Ophrys calypsus - Kalamoti (13.04.10)
Comme dans de nombreuses îles grecques, la plupart des villages sont peints de blanc. Certains d'entre eux, en particulier au centre de l'île, ont toutefois conservé l'architecture médiévale traditionnelle avec des murs en pierre percés de petites ouvertures. Le village d'Avgónyma où nous avons séjourné a été entièrement restauré avec goût. C'est aujourd'hui un des plus beaux de l'île.
Village de Elata
Village de Anávastos
Village de Avgónyma